Lucien SAMPAIX
un enfant des ardennes

60 ans bientôt, le 15 décembre 1941, Gabriel Péri et Lucien Sampaix tombaient sous les balles hitlériennes. De nombreux écrits au sujet de Gabriel Péri ont été rédigés et à juste titre, mais peu sur Lucien Sampaix. C'est pourquoi je vais vous raconter la vie de Lucien SAMPAIX qui est nettement moins connue...

Lucien Sampaix est né à Sedan en 1899, c'était le cinquième sur sept enfants d'un ouvrier tisseur Son père était un militant syndicaliste, ses idées ont toujours conduit sa vie et ses actions. Ceci se concrétisant par des grèves, des renvois, du chômage… Si la viande est rare aux repas chez les SAMPAIX et les vêtements rapiécés, l'HUMANITE de Jaurès entre tous les jours dans la maison.
A douze ans, Lucien prend le chemin de l'usine, comme apprenti mécanicien - ajusteur
Son adolescence est marquée par la guerre et ses horreurs. Lucien âgé de quinze ans, part à pied avec les siens et après de longues et pénibles marches durant vingt-cinq jours, trouve du travail chez un exploitant agricole dans la Marne. En 1917, il est incorporé a Metz, dans les services infirmiers.
En 1921 il trouve du travail comme mécanicien ajusteur dans une usine de métiers à tisser. Membre du syndicat unitaire des métaux il milite avec énergie pour organiser les syndicats dans la région sedannaise. Il est élu secrétaire du syndicat des métaux en 1923.
C'est également en 1923, au mois de juin, qu'il donne son adhésion au Parti communiste. Tout l'y conduit : les conditions de vie misérables et injustes imposées aux ouvriers, conditions qu'il connaît par sa propre expérience et qu'il voit partout dans les usines du Sedannais, le mépris, l'âpreté avec lesquels le patronat répond aux justes revendications et aux luttes de ceux qu'il exploite. D'une vive intelligence d'un esprit combatif. Lucien ne peut se contenter d'observer et de s'instruire par la lecture, il lui faut organiser, agir. Ainsi il rejoint le Parti de la classe ouvrière pour créer un monde plus juste. Cette voie choisie en 1923. il la suivra jusqu à sa dernière heure.

LA VIE D'UN OUVRIER COMMUNISTE DANS LES ANNEES 20

Infatigable Lucien se dépense : contre la vie chère, pour l'augmentation des Salaires et les droits ouvriers, la défense des chômeurs. Délégations, pétitions, manifestations, grèves. Organiser, éduquer. Renforcer les syndicats. Recruter pour le Parti, augmenter son rayonnement.
Il prend la parole presque tous les jours à Sedan et dans les environs, dans la vallée de la Meuse " la vallée rouge " aux riches traditions du combat de classe acquises par les métallos, les tisseurs, les mineurs des ardoiseries.
Dans les années 20, la vie exaltante d'un militant communiste est souvent difficile. Lucien est un ouvrier hautement qualifié, mais les patrons ne tiennent pas à l'embaucher ou à le garder. Pendant quelque temps il est réduit à " faire le casse caillou" sur les routes. Ou encore à réparer des réveils chez lui.
Lucien est de tous les combats : contre l'occupation de la Ruhr en 1923, contre la guerre du Maroc en 1925. Et tous les jours pour les revendications des ouvriers contre l'exploitation patronale. Il participe activement à la direction de nombreux mouvements de grève dans la métallurgie, le textile et le bâtiment.
Un conseiller général de Sedan a fait le tour de tous les patrons de la ville et des environs pour les engager à refuser l'embauche à ce " meneur ". Ce qu'ils firent tous sauf un petit patron de la commune de Balan, qui embauche Lucien précisément parce qu'il était écœuré des procédés de cet élu.

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