Saint-Pétersbourg

(en russe, Sankt Peterburg), ville de Russie au nord-ouest du pays, située à l'embouchure de la Neva, au bord du golfe de Finlande. Capitale historique et architecturale, centre intellectuel et universitaire, c'est la deuxième ville de Russie et l'un des principaux ports et carrefours ferroviaires du pays. Saint-Pétersbourg est reliée par un réseau de canaux et de voies fluviales naturelles à la mer Blanche et à la mer Caspienne ainsi qu'au Dniepr et à la Volga. Son port est accessible aux plus gros tonnages par le golfe de Finlande grâce au profond chenal aménagé sur la Neva et maintenu ouvert par les brise-glace, à l'exception des mois les plus rigoureux de l'hiver. Saint-Pétersbourg est l'un des grands centres industriels de la Russie, alimenté en énergie par des centrales thermiques et atomiques, et un important centre de construction navale. Les équipements électriques, les machines-outils, les équipements agricoles, la papeterie, l'industrie du meuble, l'industrie textile et la confection, les manufactures de tabac, le travail du cuir et les industries chimiques composent l'essentiel de ses activités industrielles.

Architecture et culture

Bâtie sur un réseau d'îles, Saint-Pétersbourg compte de nombreux ponts et canaux qui lui ont valu le surnom de Venise du Nord. La ville, construite à l'origine dans le style baroque par des architectes français et italiens, dont Bartolomeo Rastrelli, compte également des édifices de style classique ou typiquement russe et garde de nombreuses traces de son riche passé. Parmi les palais que l'on peut y découvrir, le plus fameux et le plus imposant est le palais d'Hiver, un monument baroque richement décoré achevé en 1762 qui servit de résidence aux tsars de Russie avant la révolution de 1917. Le palais d'Hiver abrite aujourd'hui le musée de l'Ermitage qui possède l'une des plus grandes collections d'œuvres d'art au monde. La cathédrale Saint-Isaac érigée entre 1819 et 1858, celle de Saint-Pierre-et-Saint-Paul (XVIIIe siècle), qui abrite les sépultures des Romanov, la gigantesque cathédrale Notre-Dame-de-Kazan (XVIIIe-XIXe siècle), sont au nombre des édifices religieux les plus notables. Le palais d'été de Pierre le Grand, construit dans un parc ravissant, les bâtiments de l'Amirauté et la forteresse Pierre-et-Paul (1703), qui servit de prison politique à l'époque des tsars, sont parmi les monuments les plus anciens. La perspective Nevski, longue de 4,5 km, est l'artère la plus célèbre et la plus animée de la ville. On y trouve des cafés, des théâtres, des églises et des commerces, dont l'impressionnante galerie marchande Gostiny Dvor qui s'étend sur plus de 1 km (1761).
Saint-Pétersbourg est dotée de musées exceptionnels comme le Musée russe, installé dans l'ancien palais Michel et qui renferme une riche collection d'œuvres d'art russe, depuis les icônes d'Andreï Roublev aux toiles de Marc Chagall, ou le musée d'Ethnographie des peuples de l'URSS qui retrace l'histoire et les coutumes des peuples qui composèrent l'empire. La ville possède plus de 1 700 bibliothèques et à son université (1819), s'ajoutent plusieurs instituts de recherche spécialisés, près de 200 instituts scientifiques et de nombreuses écoles d'enseignement supérieur. Les manifestations de ses multiples théâtres, et notamment celles du théâtre Marie (anciennement, Kirov) et de l'académie Pouchkine, rythment la vie culturelle dont l'un des temps forts reste le festival artistique des Nuits blanches qui a lieu chaque année à la fin du mois de juin lorsque le soleil ne se couche que quelques heures.
Enfin, dans les environs de la ville, on peut visiter plusieurs palais, anciennes résidences d'été des tsars : Petrodvorets, Pouchkine (anciennement, Tsarkoïe Selo), Pavlovsk qui rivalisent de luxe.

Histoire

Saint-Pétersbourg fut fondée en 1703 par Pierre le Grand sur le site d'une ancienne forteresse suédoise contrôlant l'accès à la Neva. Le souverain commença par y faire bâtir la forteresse Pierre-et-Paul et planifia la construction d'une nouvelle cité, qu'il nomma Saint-Pétersbourg en l'honneur de saint Pierre, ville à l'occidentale, sorte de "fenêtre sur l'Europe". C'est l'architecte français Leblond qui conçut le plan d'ensemble de la ville pour laquelle tout fut calculé dans les moindres détails. Pierre le Grand prit rapidement une série de décrets destinés à peupler la ville nouvelle, tels que l'interdiction de bâtir ailleurs en pierre, l'obligation pour les navires empruntant la Neva d'amener des matériaux de construction sur le chantier ou, pour la population migrante, celle de s'y fixer. Saint-Pétersbourg fut la résidence des tsars dès 1713 et remplaça alors Moscou dans le rôle de capitale de l'Empire russe. Elle se développa au XVIIIe siècle et devint l'un des centres culturels de l'Europe, lieu de séjour des plus grands esprits du siècle des Lumières invités par Catherine II. La capitale impériale fut le théâtre des grands épisodes de l'histoire du pays, comme la révolte des décabristes en 1825, puis la révolution de 1905 déclenchée près du palais d'Hiver. En 1914, Nicolas II donna à la ville de Saint-Pétersbourg le nom russe de Petrograd après l'entrée en guerre de la Russie contre l'Allemagne. La révolution de 1917 éclata avec une rébellion au sein de la forteresse de Kronstadt, à l'entrée de la rade, déclenchant ainsi la Révolution bolchévique en octobre de la même année.
En 1918, le siège du gouvernement soviétique fut transféré à Moscou qui redevint la capitale du pays. La ville de Petrograd prit le nom de Leningrad cinq jours après la mort de Lénine en 1924. Après la Première Guerre mondiale et la perte des provinces baltes russes, elle devint l'unique port soviétique situé en Europe occidentale et connut un formidable développement économique. Assiégée par les forces allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale, Leningrad vit se dérouler, de 1941 à 1945, de sanglants combats : près de 1,25 million d'habitants périrent durant cette période, de blessures, de maladie et de faim et plus de 10 000 édifices furent totalement ou partiellement détruits. Reconstruite à la fin de la guerre, elle reprit le nom de Saint-Pétersbourg en 1991, après un référendum sur la question auprès de ses habitants.

retour menu Russie